I.A. Le futur des enquêtes
Howard Marks, je vous arrête pour le futur meurtre de Sarah Marks et Donald Dubin.” Lorsque l’on imagine les policiers du futur, cette réplique et les images du film Minority Report viennent en tête. Dans le film de Spielberg sorti en 2002, adaptation cinématographique d’une nouvelle de Philip K. Dick publiée en 1956, le personnage de John Anderton, interprété par Tom Cruise, est à la tête de Précrime, une organisation qui, grâce aux pouvoirs de prémonition de trois humains en état de stase, les “précogs”, arrête les criminels avant même qu’ils ne commettent leurs crimes.
Science-fiction? Sans doute. Pourtant, depuis quelques années déjà, aux États-Unis, mais aussi en Europe, des policiers utilisent ou ont utilisé des applications dites de predictive policing, un terme souvent traduit par “police prédictive”. Derrière ces applications, non pas des précogs, mais des programmes informatiques, des algorithmes qui, à partir de millions de données récoltées sur la criminalité passée, sont capables d’indiquer, avec plus ou moins de précision, où et quand se produiront les faits de criminalité futurs. “Il s’agit essentiellement de faits de petite criminalité, des cambriolages, des vols de voiture”,prévient Céline Castets-Renard, titulaire d’une chaire de recherche sur l’intelligence artificielle et la régulation des algorithmes à l’université d’Ottawa (Canada), et autrice en 2019 d’un rapport sur la police prédictive pour le compte du ministère de l’Intérieur français. Et d’ajouter, On est donc encore loin de déjouer un meurtre grâce aux seuls algorithmes.
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