Au miroir du disque
Les pionniers : logos versus pathos
Oskar Fried (1871-1941) est, en 1928 avec la Staatskapelle de Berlin, le premier à graver l’Opus 125 en allemand. Et déjà, contrastant avec la rectitude du pionnier Weingartner, les distorsions s’invitent, ravageuses avouons-le. Rien d’étonnant de la part de ce mahlérien de la première heure, champion des grands climats au charisme incendiaire.
Fort d’un prestige immense, Weingartner (1863-1942) réenregistre l’œuvre en 1935 à la tête des Wiener Philharmoniker dont il dirigeait les concerts d’abonnement depuis 1907. Comme à Londres, mais en allemand cette fois, il renonce à tout démiurgisme et en éclaire, avec ce qu’il faut de flamme, l’enracinement classique.
Willem Mengelberg (1871-1951), à l’inverse, laisse l’hubris prendre allègrement le dessus : son amstellodamois de 1940 (Philips), avec ses secousses et déflagrations étourdissantes de souffle mais souvent outrées, tient, comme l’écrivait naguère Patrick Szersnovicz, du « pour foules fanatisées ».
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