MŒURS MYSTÉRIEUSES À MANHATTAN
Le 8 octobre 1992, Liz Smith, la « grande dame des potins » aux États-Unis, demandait, dans sa chronique mondaine pour le quotidien Newsday : « Maureen Orth est-elle juste à l’égard de Woody Allen ? » Maureen Orth, c’est moi, et Vanity Fair venait de publier mon enquête-fleuve (plus de 10 000 mots, un calibrage important, même selon les normes de ce magazine) sur les histoires sordides impliquant Woody Allen et sa femme d’alors, Mia Farrow. Mon article contredisait le récit officiel imposé par le réalisateur, lui confisquant ainsi le « contrôle du narratif » qu’il détenait jusqu’ici – un récit développé, on le rappelle, pour répondre aux accusations selon lesquelles il avait agressé sexuellement sa fille adoptive de 7 ans, Dylan Farrow, et avait commencé une liaison avec l’une de celles de Mia, Soon-Yi Previn.
Mon enquête révélait que Woody Allen avait plusieurs fois enlacé la petite fille dans son lit alors qu’il ne portait qu’un slip, qu’il lui demandait de lui sucer le pouce, qu’il lui passait de la crème solaire entre les fesses, et j’en passe. J’y écrivais aussi qu’il avait suivi une thérapie durant deux ans pour le « comportement inapproprié » qu’il avait à l’égard de Dylan. J’y livrais également de nouveaux détails au sujet de l’adoption de Soon-Yi Previn (du nom du précédent mari de Mia Farrow, le compositeur André Previn), des difficultés rencontrées par Farrow pour s’attacher à cet enfant et de l’histoire d’amour qui avait vu le jour entre Soon-Yi et Allen – toute une saga souvent glauque, dont une bonne partie est désormais racontée dans une nouvelle série documentaire [diffusée en France sur OCS]. J’avais parlé aux nounous des enfants, aux voisins, aux plus
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