L’artiste : Clara Luciani
’est sur les battements de son coeur que s’ouvre son nouveau disque. Pour les enregistrer, Clara Luciani a dû rester allongée sur un canapé des studios Ferber pendant un long moment en silence. Sur sa poitrine, un micro. Et non pas une grenade – le nom du tube qui l’a révélée en 2018. (sa préférée, glisse-t-elle), où elle s’imagine tirer sa révérence : «J’vais fermer les paupières comme on ferme un rideau.» Si cette mélancolie se distille sur la plupart de ses chansons, «Coeur» est un antidote à la morosité ambiante. «Je voulais faire danser les gens, explique-t-elle, les faire rêver, oublier ce quotidien déprimant en insufflant des paillettes et du conte de fées, comme le faisait jadis Jacques Demy. On a tous besoin de merveilleux.» Ce qui ne l’empêche pas d’être engagée : le morceau dénonce les violences conjugales avec une subtilité épatante. «L’amour n’a jamais tué personne», chante-t-elle, incorrigible romantique qui fait de ses sentiments le terrain de jeux de punchlines entêtantes : «Je cherche toujours la formule pour faire passer les messages, aussi puissants soient-ils, de manière poétique et imagée.» Racontant l’amitié, la passion, la fête, la séduction, le retour aux sources provençales, «Coeur» réinvente avec enthousiasme ce que doit être la pop française : organique, dotée d’un groove emprunté à Michel Berger comme aux grands noms du rock anglo-saxon. Dans elle avoue ne pas être une grande séductrice, et pourtant ! Son timbre de velours et sa longue silhouette font d’elles la digne héritière de Françoise Hardy, les éclats de rire spontanés en plus. Or, la jeune femme se tient loin des caprices de star et tient à travailler «en famille». L’enregistrement de «Coeur» s’est fait aux côtés des complices musiciens et producteurs, dont certains de longue date : Sage, Pierrick Devin et Yuksek. Sa seule exigence: «Dix-huit violonistes ! Un rêve de petite fille…» En invité sur la ballade Julien Doré : «Lorsque j’étais confuse face au succès, en manque de repères, Julien a su m’en donner. Sa bienveillance m’a touchée.» Non seulement Clara chante les vertiges de l’amour, mais aussi le bonheur d’être ensemble en des temps où le collectif se perd. Et nous permet, le temps de 11 chansons, d’être de tout coeur avec elle.
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