PLUS LOIN QUE LA LOSE
REGARD D’ACIER, costume trois-pièces coupé sur mesure, teint bronzé et cheveux brushingés. Nous sommes en 1985, en plein dans les années fric, et Bernard Tapie connaît ses années fastes. Incarnation de la figure du winner, l’homme d’affaires enchaîne les bons coups et mène sa carrière à cent à l’heure. Rien ne semble lui résister. Après avoir obtenu l’exploitation de la marque mythique Manufrance, il rachète, pour un franc symbolique, plusieurs fleurons de l’industrie française en souffrance: La Vie Claire en 1980, Terraillon en 1981, Look et Testut en 1983, Wonder en 1984, tous revendus pour plusieurs centaines de millions de francs. La success story est en marche. Tapie semble voler: les femmes sont à ses pieds et l’élisent, juste derrière Alain Delon, sex-symbol préféré des Françaises tandis que les médias le couronnent « Homme de l’année 1984 ». La suite promet d’être belle, forcément. Non content d’avoir remporté le Tour de France avec le « Blaireau » Hinault, Tapie verra les portes de la politique s’ouvrir avant de triompher avec son Olympique de Marseille aux allures de dream team et de flairer le bon coup Adidas. En 1985, c’est pourtant un homme pétri de doutes, terrorisé par la peur de l’échec, qui clamera par deux fois ses états d’âme au téléspectateur.
Après avoir repris avec emphase « Le Blues du Businessman » sur le plateau de Patrick Sabatier, il remet le couvert avec une chanson au titre évocateur, « Réussir sa vie ». Tapie y brise volontairement son
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