En plein Covid, l’explosion des troubles des conduites alimentaires
Au sixième étage du pavillon de pédiatrie du CHU de Rouen, c’est l’heure du déjeuner. Dans le brouhaha familier des raclements de chaises et des tintements de couverts et d’assiettes, une douzaine d’adolescentes s’installent, séparées en deux tablées – Covid oblige. Elles discutent calmement, attendant de découvrir le menu du jour. De loin, la scène évoque un repas ordinaire entre copines, à la cantine d’un collège, d’un lycée ou au self d’une colonie de vacances. Il n’en est rien. Ici, le repas est thérapeutique: les jeunes filles réunies autour de ces tables sont atteintes de troubles des conduites alimentaires (TCA). En ce mercredi de mai, le groupe est composé de patientes ayant connu au moins un épisode d’anorexie mentale, plus ou moins long, plus ou moins aigu. Il y a quelques mois, certaines étaient encore hospitalisées dans les étages inférieurs du CHU, parfois nourries à l’aide d’une sonde, et suivies au quotidien par une multitude de soignants.
En voie de guérison, elles sont désormais prises en charge à l’hôpital
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