Aux frais de l’Europe
Au bout de cinq années d’enquête, la conclusion est accablante : selon les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), le Rassemblement national (RN) a « par l’intermédiaire de ses cadres et dirigeants, mis en place un système organisé frauduleux de détournement des fonds européens à son profit, par le biais d’emplois fictifs d’assistants parlementaires ». Ces mots figurent dans un rapport de synthèse de 98 pages daté du 15 février et adressé à la juge d’instruction parisienne Claire Thépaut.
Les enquêteurs y résument leurs recherches (perquisitions, expertises, interrogatoires, documents) et estiment avoir découvert assez d’éléments probants pour que 17 dirigeants, élus et proches du parti d’extrême droite soient poursuivis pour « détournement de fonds publics » ou recel de ce délit – l’instruction visant aussi le soupçon d’« escroquerie en bande organisée ». Au cœur de l’affaire : la prise en charge sur les fonds du Parlement européen de collaborateurs dissimulés sous le statut d’« assistant parlementaire » alors que leurs activités ne profitaient qu’au RN.
Un montant total de 6,8 millions d’euros aurait ainsi abusivement profité au parti de Marine Le Pen, mise en examen et désignée comme l’instigatrice et la bénéficiaire de ce système.
UN SYSTÈME CENTRALISÉ
Si elle remonte à l’époque où le FN était encore dirigé par
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