James Levine Ombres et lumières
C'était en septembre 2013. Eloigné des pupitres pendant deux saisons après de graves problèmes de santé, James Levine faisait son retour au Metropolitan Opera, sa maison depuis quatre décennies. Diminué par une mauvaise chute, plusieurs opérations ainsi que par la maladie de Parkinson, le chef dirigeait désormais dans son fauteuil roulant, juché sur un podium élévateur spécialement construit pour lui – et aussitôt baptisé « lift maestro ». « Le public, qui me connaît bien, m’a la plupart du temps réservé un accueil chaleureux. Mais cette fois c’était comme une apothéose, un miracle et un rêve », confiait-il quelques mois plus tard.
La suite, on le sait, fut moins glorieuse. Car l’homme avait sa part d’ombre, sur laquelle le brasier #MeToo jeta une lumière crue. Ce qui fut toléré pendant des décennies, y compris par l’institution lyrique new-yorkaise, devint donc intolérable : en mars 2018, le Met n’hésita pas à licencier son maestro, alors âgé de 74 ans, pour des faits d’abus sexuels déjà anciens, après une enquête interne qui les jugea crédibles. Levine, contre qui aucune plainte pénale n’a été déposée, réfutera toujours ces allégations, malgré les témoignages concordants publiés par plusieurs journaux. Il attaqua donc en justice son ancien employeur pour licenciement abusif et diffamation. Après maints retournements de
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