LA COURSE IMPOSSIBLE
NE CHERCHEZ PAS, il n’existe pas de bulletin d’inscription à la Barkley. Pour avoir une chance de participer à cette course, il faut écrire une lettre à son créateur, l’Américain Gary Cantrell, alias Lazarus Lake, ou « Laz ». Vous aurez à lui expliquer pourquoi il devrait vous choisir pour faire partie des quarante privilégiés qui prendront le départ, autour du 1er avril, dans le massif de Frozen Head, au coeur de l’Amérique de la Bible Belt (les États du Sud, où l’influence du protestantisme conservateur est la plus grande, ndlr). Et si par chance vous êtes retenu sur le millier de demandes annuelles, vous recevrez une lettre de condoléances – « J’ai le regret de vous annoncer que… » –, car si vous rêvez d’atteindre ce paradis des trailers, Laz vous promet l’enfer.
1,6 dollar et une plaque minéralogique
Ne souriez pas: depuis 1986, sur le millier de coureurs ayant participé à la Barkley, seuls quinze d’entre eux l’ont terminée dans les temps. On les appelle « les finisseurs », et c’est d’ailleurs le titre du très beau (et bon) livre qu’Alexis Berg et Aurélien Delfosse consacrent à ce mythe de l’ultra-trail. Jugez plutôt: cinq boucles totalisant environ 200 km (soit cinq marathons) à faire en soixante heures dans les rudes et sauvages montagnes du Tennessee, où il fait soit très chaud, soit très froid. Zéro balisage, pas de GPS et une assistance limitée au camp de base. Pendant la course, seules
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