Marie Claire HS

Profession Instabrocanteuse

“Aujourd’hui, la brocante est envisagée comme une chasse au trésor”

Dans l’imaginaire collectif, la figure du brocanteur a longtemps eu les traits de Victor Lanoux, héros de , cette série française diffusée pendant des années sur France 3. Avec son vieux fourgon Citroën trimballant ses trouvailles, il sillonnait la France, toujours disposé à prêter son oreille attentive à celui qui vidait la maison de sa grand-tante. Mais à parcourir le hashtag sur Instagram, on se dit que les temps ont bien changé. Enfilades scandinaves, meubles en bois repeints avec les best-sellers du nuancier Farrow & Ball et vaisselle de, estime Vincent Grégoire du cabinet de tendances Nelly-Rodi. Une chasse au trésor d’autant plus séduisante qu’il n’y a pas besoin de se lever aux aurores pour écumer les vide-greniers des quatre coins de la France. Seul muscle sol-licité : celui de l’index pour scroller sur Instagram et, en cas de coup de foudre, il suffit d’ajouter quelques clics sur PayPal. Alors, qui se cache derrière ces comptes Insta de déco inspirante où tout est à vendre ? Parfois, des boutiques, mais aussi beaucoup d’individuels, dans la veine de ces nouveaux indépendants multicasquettes qui ont « un oeil ». Italienne d’origine et Française d’adoption, Silvana (@) a été architecte dans une autre vie. , se souvient-elle. Sa première pièce ? Un buffet Art déco trouvé dans un dépôt-vente. Elle l’a réparé, restauré dans son jardin, puis elle l’a mis en vente. Il est parti très vite. Elle a alors jonglé entre ses deux vies pendant quelques mois avant de devenir brocanteuse en ligne à temps complet. Et si ces nouvelles entrepreneuses ont été tentées de monétiser leur passion, c’est attirées par l’accessibilité d’Instagram, où le e-commerce se développe. Pour devenir une instabrocanteuse, rien de plus simple : il suffit d’ouvrir son compte et, un post plus tard, le business est lancé. Bérénice, 27 ans, partage son temps entre son compte Instagram (@) et ses missions de communication digitale. La vente s’est faite le jour même et une semaine plus tard, son compte était suivi par près de 300 abonnés. Avant tout, sur Instagram, il est question d’image, donc la mise en scène doit être soignée. Bérénice shoote tout avec un appareil numérique compact pour avoir un beau grain, net et lumineux. Virginie (@), instabrocanteuse et spécialiste de la communication « dans la vraie vie », s’astreint à faire trois posts consécutifs de la même couleur pour soigner l’esthétique de sa page. , remarque-t-elle. Car c’est surtout le visuel qui attire les clients. La photo surexposée avec napperon défraîchi que l’on peut voir sur Le Bon Coin a peu de chances de se démarquer sur Instagram. Il ne s’agit pas seulement de vendre un objet, mais de créer un univers ad hoc. , remarque Vincent Grégoire. En dehors des classiques d’inspiration d’Europe du Nord, on trouve aussi de plus en plus de drouilles, ces bibelots sans grande valeur comme on les appelle dans le jargon des brocanteurs, qui, bien mis en scène, donnent le sentiment à la nouvelle génération de se différencier. Reste que pour les apprenties brocanteuses, stocker les trouvailles relève du vrai casse-tête. Alors que Silvana entrepose ses meubles dans des caves aménagées, Virginie se souvient, elle, de cette barbotine achetée par une Américaine, dont la vente fut annulée car elle n’arrivait pas à remettre la main dessus ! L’étape d’après ? Le lancement d’un site Internet évidemment, mais aussi l’adhésion à des plateformes comme Selency, qui regroupe brocanteurs professionnels et particuliers. , estime Charlotte Cadé, fondatrice de Selency. Une démarche qui marque bien la différence entre la brocante vieille école et celle née sur les réseaux : plus qu’un objet, on vend un univers. Un lifestyle, comme on dit aujourd’hui.

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