“J’ai arrêté mon train devant une femme qui voulait se suicider. J’aimerais la retrouver”
PARIS, LE 11 FÉVRIER
Le 3 février, un peu avant 23 heures, Sébastien Deschamps arrive en gare de La Défense, en région parisienne, sur la ligne U. Pour ne pas aveugler ses collègues, il a coupé les projecteurs. Cet homme de 47 ans conduit depuis deux ans, après vingt ans à la SNCF. Encore un, la dame pleurait, un visage dévasté de souffrance que je n’oublierai jamais… » « Tout va bien, elle est vivante… », souffle Sébastien à la régulation. Un collègue se précipite et récupère la désespérée, prise en charge sur le quai par les secours. « On m’a proposé de me relever de mon service, mais j’ai préféré continuer pour ne pas rester fixé là-dessus », détaille-t-il. Quand il quitte la gare de La Défense en sens inverse, Sébastien a sauvé une vie. A côté de lui, dans la cabine, se trouve Saïd, le collègue qui avait relevé la femme. « On a parlé de choses et d’autres, pas de “ça” », confie le conducteur. En arrivant chez lui, il fait asseoir Morgane dans la cuisine, il a besoin de vider son sac. Après une bonne crêpe, il tweete depuis son lit: « Je voulais partager ce que je venais de vivre avec deux trois collègues du ferroviaire. »
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