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THE BLACK CROWES BECS ET ONDES

IL Y A UN AN TOUT JUSTE, tandis qu’il consacrait sa couverture aux Black Crowes, un émérite mensuel musical anglais s’amusait à répertorier les “pires bagarres” qui avaient pu envenimer les relations des frangins Robinson au cours de la carrière mouvementée (donc) du gang sudiste. Il mettait ainsi en avant ce jour où ils avaient dû être séparés par les autres membres du groupe avant un concert au Red Rocks Amphitheatre, à quelques encablures de Denver, parce que l’un (Rich) avait défoncé un coffret de Fairport Convention que l’autre (Chris) venait d’acheter. Ou d’expliquer comment, avant un autre concert, ce même Chris, sous l’emprise de l’alcool et d’autres substances plus poudrées, avait menacé son cadet d’un tesson de bouteille après un désaccord à propos d’une setlist… Sans oublier cette autre fois où l’accès de violence fut si intense entre eux que même les frères Gallagher, qui assuraient avec Oasis la première partie d’un volet de tournée américaine, avaient préféré s’éloigner de la scène et de leur loge mitoyenne…

Bref, il s’en trouvera sûrement certains pour sourire à la réconciliation soudaine et annoncée comme totale des ex-kids d’Atlanta – comme de la nature de leurs réelles motivations – tant le soufre semble avoir toujours accompagné le moindre de leurs faits et gestes au sein de la constellation Black Crowes. Et comme il est bon de (sou)rire parfois, on les laissera volontiers à leur éphémère satisfaction. Car c’est peu dire que, pour qui aura suivi le groupe depuis ses débuts, il y a bien d’autres motifs à se réjouir, à commencer par cette réédition anniversaire de premier album explosif à plus d’un titre qui allait placer les “Corbeaux” sur la carte d’un monde qui ne semblait a priori pas forcément d’eux à l’époque, pas forcément de leur musique en tout cas. Aux “Jealous Again”, “Twice As Hard” et “Hard to Handle” qui allaient vite en décider autrement à l’orée des années 1990, avec leur cocktail en appelant autant au pub-rock, au hard rock sera interprété en intégralité et dans l’ordre de l’album, avant de laisser place à un best of du meilleur aloi. Le chanteur et le guitariste le confessent bien volontiers, il leur pèse de devoir ronger leur frein plus longtemps. Car, si comme d’autres, le maître gosier s’est découvert des vertus de cuistot (“”), ça ne suffit pas à… nourrir son homme, dont la passion pour la musique reste vissée au corps.

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