Le corps féminin, ce problème (masculin)
Le corps de la femme habite l’art de la préhistoire. Il domine même l’iconographie humaine pendant plusieurs millénaires (voir p. 18), alors que statuettes tout en rondeur et dessins vulvaires célèbrent le pouvoir procréateur: « », souligne la préhistorienne Marylène Patou-Mathis. Or, s’il occupe un rôle central dans les représentations de ces sociétés, le corps féminin » Symbole du pouvoir et de la force guerrière, le corps masculin prend définitivement le dessus à compter de l’âge du bronze. Ce rapport de domination se reflète dans les mythes de l’Antiquité (voir encadré) comme dans les réflexions de la science naissante. Soucieux d’appréhender le corps féminin de manière rationnelle, philosophes et médecins grecs vont lui dédier nombre de traités et élaborer un mythe scientifique qui va coller à la peau des femmes jusqu’au XVII siècle: celui du sexe faible. Aristote théorise l’infériorité du corps féminin, un « » réceptacle passif de la semence de l’homme créateur (voir p. 56). Au début de notre ère, le médecin Claude Galien, s’inspirant de la théorie des humeurs d’Hippocrate, y voit un corps fragile, doté d’une «» que celle de l’homme… mais lui reconnaît un rôle actif dans la reproduction. Les médecins hippocratiques vont alors lui accorder une attention ciblée sur les maladies de l’utérus. « », souligne l’historienne Lydie Bodiou. Mais c’est un devoir auquel les femmes tentent de s’affranchir pour rester maîtresses de leur corps : « »
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