BIRMANIE, L’ICÔNE RENVERSÉE
L’Histoire est ingrate. Aung San Suu Kyi a toujours aimé la loi et l’ordre. Elle a fondé son parti avec d’anciens gradés
Dans les rues de Rangoun, la capitale économique du Myanmar, quand s’estompe la chaleur écrasante du jour et que flottent les odeurs de bétel et de soupe de crevettes, ils sont des milliers de tous âges à braver le couvre-feu pour sortir taper sur des fait-tout de fer-blanc. Et entonner les hymnes des manifestations prodémocratie de 1988, que l’armée avait dispersées à la mitrailleuse, laissant 3500 cadavres sur le bitume... Car l’innommable s’est produit. Le 1 février dernier, Daw Aung San Suu Kyi a été arrêtée, assignée à résidence et déchue de ses titres. L’armée a désormais les pleins pouvoirs. «Quel espoir de lendemain sans notre guide ? » commente – par la messagerie cryptée Signal – Kaung Htet Thaw, étudiante en médecine
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