Victoires de la musique classique Contre l’adversité
Jean-Paul Gasparian
Piano, né en 1995
S’il a bien l’âge de figurer dans une catégorie « révélation », il n’est sans doute plus inconnu des amateurs de piano, après deux enregistrements solo remarqués pour le label Evidence (Rachmaninov-Prokofiev-Scriabine en 2018, Chopin l’année suivante) – un troisième est déjà en projet à la même adresse, en plus d’un programme avec orchestre chez Claves. Son instrument est celui de ses parents, Gérard Gasparian, compositeur émigré d’Arménie, et Branka Balevic, pédagogue de haute école, ancienne élève de l’académie Gnessine à Moscou.
Né à Paris, Jean-Paul Gasparian revendique et cultive un héritage musical partagé entre les écoles française et ex-soviétique, ce qui se lit dans la longue liste de ses professeurs : Jacques Louvier, Michel Béroff, Claire Désert, Michel Dalberto au CNSMDP, mais aussi les grandes Tatiana Zelikman pour des classes de maître et Elisso Virsaladze en cycle de perfectionnement. L’artiste cisèle et charpente un répertoire encore circonscrit mais qu’il s’est employé à élargir, du côté de la de Brahms notamment, en mettant à profit le temps libéré par les prix de philosophie au Concours général des lycées, ce lecteur féru de littérature d’idées et de poésie a noué un dialogue avec Alain Badiou. Le vieux philosophe marxiste et mélomane a trouvé du répondant chez le jeune pianiste philosophe, devenu doctorant à l’université Paris-8 sur le thème de « la politique d’émancipation à l’épreuve du post-léninisme ». Ce qui n’empêche pas le jeune homme à la mise impeccable de jeter sur les Victoires un regard inchangé d’enfant émerveillé. « Depuis tout petit, je regarde l’émission avec mes parents. J’ai beaucoup de souvenirs en tête, comme la Victoire d’honneur de Kissin… Cette fois, je vais me retrouver de l’autre côté de l’écran! »
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