Suspense Le docteur Castinel
A Bréville, le docteur Castinel avait toujours été unanimement respecté. C’était dans ce village qu’il avait ouvert, sept ans plus tôt, sa clinique de chirurgie esthétique et, pour toutes les tâches administratives, il avait tenu à ne recruter que des gens de la région.
Il avait alors gagné la réputation de lutter contre le chômage. Et puis c’était un chirurgien esthétique réputé, qui avait attiré ici de nombreuses célébrités du cinéma, du show-business ou de la politique, venues dans sa clinique pour y rajeunir.
L’année dernière, lorsqu’il a annoncé son intention de se présenter aux élections législatives, la plupart des gens de Bréville l’ont encouragé. Ils lui promettaient de voter pour lui, avant même d’avoir lu son programme.
Nous n’étions que deux, dans tout le village, à être exaspérés par cette nouvelle.
Le premier, tout le monde le savait, c’était Dominique Daubercies : le député qu’on réélisait sans surprise depuis plus de trente ans. Il était sans doute persuadé de garder son siège à l’Assemblée nationale jusqu’au jour où il déciderait de se retirer de la vie politique. La candidature du prestigieux chirurgien esthétique compromettait sa réélection.
L’autre personne, c’était moi.
Pour une raison simple : je détestais César Castinel.
J’avoue même avoir été obsédée par la haine que je lui vouais, comme d’autres vivent obsédés par l’amour qu’ils portent à l’être adoré.
Vous me comprendrez sans doute mieux quand vous saurez que César Castinel et moi avons été fiancés. C’était il y a une quinzaine d’années.
A cette époque, je l’aimais et je l’admirais pour son intelligence et son énergie. J’étais fière qu’il m’aime aussi. Nous nous chamaillions seulement sur le nombre d’enfants que nous aurions plus tard, lorsqu’il aurait achevé ses études. Mais nos disputes sur ce sujet se terminaient par des baisers, entrecoupés d’éclats de rire. Notre amour a duré précisément jusqu’au 25 novembre 2003.
Ce jour-là,
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