QUE LA POLOGNE MEURE POUR QUE LA RÉVOLUTION VIVE, ET INVERSEMENT!
Le 11 novembre 1918, quand les armes se taisent à l’ouest, l’armée allemande demeure invaincue à l’est. Elle occupe une immense région qu’elle a conquise aux dépens de l’empire des tsars, puis des deux pouvoirs qui lui ont succédé, le gouvernement provisoire russe et le régime bolchevique. Ses soldats font régner l’ordre germanique sur un million de km2 , correspondant aux territoires actuels de l’Ukraine, la Biélorussie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne. Le retrait des troupes s’étalera sur presque neuf mois, laissant derrière elles une zone vide de pouvoirs étatiques, sans frontières, ravagée par quatre années de guerre. Dans ce vide vont se précipiter deux jeunes États conquérants, on ne peut plus différents mais tous deux nés de la défaite des trois empires qui dominaient traditionnellement cette zone (Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie) : la république soviétique de Russie et la Pologne.
Si les Soviétiques parlent beaucoup de l’avenir radieux du prolétariat, les Polonais font surtout référence au passé. C’est qu’ils ont une revanche à prendre sur l’Histoire. Éliminée en tant qu’État par les partages de 1773, 1793 et 1795, la « république de Pologne-Lituanie » avait vu ses territoires et ses populations avalés par la Russie, l’Autriche et la Prusse. La première avait gobé le plus gros morceau :). La Prusse s’était arrogée la région de Poznan (Posen en allemand) et la Haute-Silésie.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits