À GAIXIA, LA CHINE PASSE À L’EMPIRE HAN
Septembre 210 avant J.-C. : alors que la deuxième guerre punique fait rage entre Romains et Carthaginois, à 8 000 km de là, se meurt un homme dont l’importance historique fait pâlir celle d’Hannibal et de Scipion l’Africain: Qin Shi Huangdi. Le premier empereur de la dynastie Qin, unificateur d’un royaume du Milieu déchiré par les guerres civiles durant des siècles, s’apprête à rejoindre ses ancêtres. Sa nombreuse armée de terre cuite peut bien l’escorter dans l’au-delà, et veiller à jamais sur son imposant mausolée, nul ne peut conjurer l’inéluctable. La quête d’immortalité du souverain s’est avérée vaine. Ironie du sort, les fameuses « perles rouges », censées lui donner chacune six années de vie supplémentaires et confectionnées à base de sulfure de mercure, ont sans doute eu raison prématurément de sa formidable vigueur. Sa mort réveille les ambitions jusqu’alors muselées de ses généraux, et la Chine ne tarde pas à sombrer de nouveau dans le chaos, d’autant que l’inclination autocratique du Qin ne favorise pas une succession pacifique. Bien qu’il occupe le Trône de Jade, le fils cadet du défunt n’est qu’un pantin entre les mains d’influents ministres qui intriguent à l’abri des murs du palais impérial, lové en plein cœur de Xianyang, la capitale.
Du Chu vient le danger
La révolte gronde en province, et éclate dès 208. Si le Yan, le Zhao, le Qi et le Wei, autant de principautés vaincues l’une après l’autre par Shi Huangdi ( G&H ), secouent le joug, c’est du puissant Chu que vient la plus sérieuse, énorme chaudron de bronze doté de trois pieds. Appointé duc de Lu et promu commandant en chef, Xiang Yu marche au nord tandis que son lieutenant Liu Bang prend la tête d’une seconde colonne qui vise directement la capitale ennemie par l’ouest.
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