LES BACHI-BOUZOUKS, DES PILLARDS INCONTRÔLABLES
De la guerre de Crimée (1853-1856, voir G&H no 10, p. 20), la postérité a retenu le siège emblématique de Sébastopol mais a oublié que d’autres théâtres d’opérations ont eu leur importance ; notamment celui de la Dobroudja où elle a commencé. Il s’agit d’une région frontière entre les Empires ottoman et russe située sur le bas Danube, aujourd’hui pour l’essentiel partagée entre la Bulgarie et la Roumanie. C’est en Dobroudja qu’en mai 1854 le corps expéditionnaire franco-britannique fait sa jonction avec l’armée ottomane déjà aux prises avec les Russes. D’emblée, le constat est fait que l’européanisation de cette armée, en cours depuis 1826, est un échec en dépit des efforts d’instructeurs de qualité, vétérans des guerres napoléoniennes. La cavalerie ottomane notamment fait très mauvaise impression, elle est impropre à quoi que ce soit. C’est d’autant plus inquiétant que le corps expéditionnaire, en raison de difficultés logistiques, manque de troupes montées.
Une arme capitale
Car il faut rappeler qu’au XIX siècle encore, la cavalerie est à la fois l’œil et le pourvoyeur de l’armée. Éclairée et assistée par une bonne cavalerie, l’infanterie peut se mouvoir en pays étranger sans craindre de mauvaises surprises et trouver de quoi s’y nourrir. Mieux encore, à l’issue d’une rencontre heureuse, la cavalerie parachève la victoire en sabrant les fuyards jusqu’à leur entière dispersion. Et dans le cas contraire,
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits