LE COMPLEXE ROCK’N’ROLL DE BILLY JOEL
1973: BILLY JOEL, 23 ANS, jeune auteur-compositeur-interprète, décroche un tube avec le single “Piano Man”, valse bavarde mais brillante sur le statut ingrat de pianiste de bar. Accrochant la vingt-cinquième place du Billboard, sa carrière s’annonce dès lors lancée. Mais non. Quatre ans vont passer, durant lesquels il ne se passe pas grand-chose… Les albums “Street Life Serenade” (1974) et “Turnstiles” (1976) sortent en rencontrant la délicate brise de l’indifférence. Mais CBS le défend bec et ongles. À bon escient car, en 1977, l’album “The Stranger” devient l’une des plus grosses ventes de la major (et le restera jusqu’au “Thriller” de Michael Jackson)… Et Joel, sympathique doppelgänger américain d’Elton John, du haut de son tube “Just The Way You Are” va dès lors se radicaliser et vouloir devenir une rock star. Alors qu’on ne lui a rien demandé…
“Billy Joel pensait que la seule façon d’avoir l’air rock’n’roll était de passer pour un connard”
Son complexe rock’n’roll va immédiatement s’exprimer dès l’ouverture de l’album “52nd Street” (1978) via le propulsif “Big Shot”, qui tente d’organiser un rencart avec les Rolling Stones sur la base de paroles et de guitares mixées en avant (“” dirat-il)… Sauf que, très vite, on a l’impression d’entendre Frank Sinatra dans “Honesty” et l’efficace disco-pop de “My Life”, qui n’ont absolument rien à voir avec Dave Brubeck (dont le “Time Out” est le premier disque que Joel ait acheté).
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