ARCADE FIRE
La banlieue américaine vient de la violence
LES REGARDS DE QUATRE ADOLESCENTS TRAVERSENT LES MAILLES D’UN GRILLAGE SURMONTÉ DE BARBELÉS. Dans leurs dos, un pavillon avec un garage et une pelouse impeccable. Les violons de l’épilogue de “The Suburbs” s’élèvent. Du ciel, la caméra offre le spectacle de trois hélicoptères survolant de vertes vallées d’où s’échappe une fumée noire, qui suggère un incendie ou une explosion. , narre la voix du leader d’Arcade Fire, Win Butler, à l’orée de la mélancolie. Ses mots servent de mise en bouche à “Scenes From The Suburbs”, court-métrage de Spike Jonze sorti en 2011 qui étale l’âme du disque sur une demi-heure. On observe une bande d’ados vider des bières à une , manger des nuggets dans un fast-food, parler sexe dans des bâtisses en construction. Ils font glisser leurs bicyclettes au milieu de résidences qui se ressemblent toutes, tirent au fusil à billes sur un routier qui sollicite les services d’une prostituée sur un parking de station-service. Ils vivent un été banal lorsque des soldats débarquent avec de véritables armes. On arrête leur famille. Leur univers, cette banlieue aux faux airs de perfection, s’écroule comme dans un livre de JG Ballard. Romancier du , le Britannique fut cité à plusieurs reprises lors
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