pop rock
Lambchop
“Trip”
CITY SLANG
Un disque de reprises? Très original, se dit le journaliste blasé et ingrat qui s’est autrefois tant émerveillé à l’écoute du “Pin Ups” de David Bowie. Mais Lambchop est suffisamment original pour rester intéressant en pratiquant cet exercice devenu un cliché depuis longtemps. Bien sûr, on doit cet album à la pandémie, qui a empêché le groupe de partir en tournée. Mais contrairement à tous les pathétiques concerts confinés, ce projet est valable. Tout d’abord, le concept imaginé par Kurt Wagner — créateur et leader historique de cette formation à géométrie variable, et son seul membre permanent depuis les années 1990 — est astucieux. Il a demandé à chacun des six musiciens de Lambchop de choisir un titre à reprendre et de le produire lui-même.
Alors, bien sûr, ça part dans tous les sens mais c’est réjouissant. Matthew McCaughan, le batteur, ouvre le bal avec une version du “Reservations” de Wilco encore plus lente, longue et hantée que l’originale. Et sans batterie! Parce que, de prime abord, six titres, ça peut sembler court pour un album, mais celui-ci fait déjà treize minutes… Derrière, ça enchaîne avec de la country (George Jones), de la soul (Stevie Wonder! The Supremes!), du proto-punk seventies de Cleveland (l’excellent “Shirley” des inconnus géniaux de Mirrors). Et le tout se termine en beauté sur un inédit
