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LE PUTSCH PERMANENT

Ce devait être un soir de gala, ce 12 novembre 2001 à L’Olympia. Malgré les cendres macabres qui, loin de là, virevoltaient toujours sur Ground Zero et le monde en état de choc qui venait de célébrer les deux mois de son pire cauchemar. Le premier concert parisien de Benjamin Biolay, quelques mois après la sortie de Rose Kennedy, son premier album, devait donner chair et lumière à l’artiste français le plus en vue de sa génération. Celui que les rumeurs du métier présentaient comme le nouveau Gainsbourg et dont la jeune carrière était déjà auréolée d’un succès fracassant, Jardin d’hiver, bossa magique écrite avec Keren Ann, qui avait eu pour effet miracle de réveiller Henri Salvador, octogénaire mythique de la chanson caliente, d’une sieste de plusieurs décennies.

Biolay, beau gosse ténébreux de 28 ans, auteur, compositeur, multi-instrumentiste et arrangeur, attise alors, à proportions égales, les clameurs admiratives et les méfiances envieuses teintées de sarcasme. Et ce jour-là, à peine le concert commencé, ce sont surtout les supporteurs du second clan qui jubilent. Invité à faire la première partie de New Order, légende rock de Manchester, dans le cadre du festival des Inrocks, le Français en perd ses moyens, marmonne dans son micro quand il ne tourne pas carrément le dos au public dans une salle à l’hostilité palpable qui aligne de surcroît un grand nombre de journalistes et de professionnels du milieu musical. Les belles chansons aux harmonies sophistiquées, la voix de Marilyn Monroe dans samplée sur n’y feront rien. C’est « novembre toute l’année », dit l’un des titres et c’est surtout un hiver glacial qui débute entre Biolay et une partie de la critique. Quelques semaines plus tôt, sur la scène du Botanique à Bruxelles,

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