Mon chagrin m’a un peu quittée
y a deux semaines, je me suis disputée avec mon compagnon et il est parti de chez moi en annonçant qu’il ne reviendrait plus. J’ai passé des heures à regarder dehors, les platanes en feuilles juste en dessous de ma fenêtre. Je savais bien que je ne pourrais pas le voir passer en bas, je suis bien trop haut, je ne vois pasparlant de cette femme inconnue, mais à propos de cette vue-là : « Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre », un mélange d’anodin et d’inouï en un seul plan. Combien de mètres pouvaient bien séparer ces deux visions sans intérêt d’une rue banale bordée d’arbres ? Deux peut-être. Pas grand-chose. Je me suis demandé si mes voisins entendaient les mêmes sons résonner depuis chez eux, celui des voitures et des rires du café, celui de la sonnerie du lycée juste en face qui sonne aux heures de la récréation. À quelques détails près, la vision banale de mon quotidien, parfois sereine, parfois inquiète, a muté. Dans un mouvement infiniment petit, j’ai assisté à un mouvement de conscience, un pas de côté insignifiant mais qui m’a transformée.
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