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LE MAL DE PÈRE

Commençons par un aveu : au mois de juillet, cela fait déjà quelque temps que je réfléchis à un portrait croisé entre Raphaël Enthoven et son père, Jean-Paul. L’un est un professeur de philosophie plein de lumières, auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation à succès; l’autre a été journaliste, éditeur chez Grasset et continue d’écrire de savoureux romans. Le premier aime la castagne sur Twitter et dans les médias où il s’en prend régulièrement à Jean-Luc Mélenchon et à Didier Raoult quand il ne s’insurge pas contre l’idée qu’il existerait un racisme d’État ; l’autre réserve à son premier cercle un macronisme toujours pas déçu. À la veille de ses 45 ans, le fils est à la tête d’une tribu de quatre enfants nés de quatre unions; le père, à 71 ans (qu’il ne fait pas), s’épanouit dans une certaine dolce vita avec sa compagne. Tous deux placent la littérature très haut dans leur vie même s’ils en ont une conception différente : Raphaël pense que la réalité est le plus court chemin vers le romanesque ; Jean-Paul croit, à l’inverse, que l’imaginaire est si fort qu’il en devient réel. Ils en ont souvent débattu sans tomber d’accord, mais, au-dessus de tout, ils partagent ce lien filial qui ne les rend peut-être pas indestructibles, mais plus solides que ne le croient les envieux.

Raphaël Enthoven avait commencé par écrire sur Albert Camus, mettant en parallèle sa révolte et celle des Gilets jaunes. Avant que sa propre histoire ne prenne le dessus.

C’est du moins ce que je pensais avant ce matin de juillet où j’ai croisé par hasard, dans un port du sud de la France, Jean-Paul Enthoven, comme toujours habillé de clair et mine étincelante. Il est magnifique ; je le lui dis. De près pourtant,(Grasset), fiction libertine quoique romantique sur un diplomate séduit par une femme au charme magnétique. « C’est Raphaël, me dit-il. N’ayez jamais d’enfant ! Il publie à la rentrée un livre terrible. Me faire ça à moi ! Je croyais qu’à bac +8, on en avait fini avec le complexe d’Œdipe. »

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