flash-back
n décor de cinéma abandonné au crépuscule. On imagine une plage du Nord, un film soudain interrompu, un mystère, un secret qui plane, le tout spécial Cannes de mai 2006, dont l’invité d’honneur était Wim Wenders, lauréat de la Palme d’or pour en 1984. Dans ce dédié au chef de file du renouveau du cinéma allemand qui, d’ aux s’est imposé comme le cinéaste de l’errance, de la dérive, de l’absence, cette sublime photo de Peter Lindbergh résonnait en toute cohérence avec la poésie du metteur en scène. Il s’agissait alors moins d’un plateau de cinéma déserté que d’une scène de film hanté par tous les fantômes de l’histoire du cinéma. Revoir cette photo quatorze ans plus tard, alors que le rideau de l’année 2020 se baisse, une année qui aura été plus éprouvante que jamais, mise en suspens par le Covid-19 qui aura vidé tant de lieux professionnels, tant de lieux de convivialité, offre une tout autre lecture. Tournages retardés, festival de Cannes déprogrammé, sorties repoussées (dont le nouveau dans lequel joue Léa Seydoux), l’an 20 fut particulièrement sombre pour le cinéma. Il faut, plus que jamais, lui rendre hommage, en fêter les étoiles, mesurer l’importance de sa magie : les films aident à vivre. Cette plage au décor de cinéma est peut-être un signe d’espoir: tout est là pour recommencer, le lieu, les caméras, etc. Bientôt, une belle actrice blonde va arriver. Et tout sera réenchanté.
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