PHOTOGRAPHIER LE COSMOS
Andrew Ainslie Common ne craint pas d’affronter les nuits froides et humides de la banlieue londonienne. Dans son jardin d’Ealing, au coeur de l’hiver 1883, le jeune ingénieur s’attelle pour la troisième fois à la concrétisation de son rêve: obtenir un cliché de la grande nébuleuse d’Orion… À l’époque, la photographie astronomique balbutie. Certes, c’est en 1850 que William Bond et John Whipple ont, à Harvard, fixé pour la première fois l’image de la brillante étoile Véga, avec la grande lunette de l’observatoire. Et oui, bien sûr, trois ans plus tôt, en 1880, un autre astronome amateur, Henry Draper, avait réussi l’exploit d’enregistrer sur une plaque photographique la plus lumineuse des nébuleuses… Mais ces premières ont été saluées avec une indifférence polie par les astronomes professionnels. Les plaques photographiques étaient tellement peu sensibles, les grandes lunettes à la mode à l’époque tellement peu adaptées à cette nouvelle technique, que ces images ne montraient rien que l’oeil ne puisse percevoir plus clairement, et en couleurs. Rien que le dessin appliqué ne puisse égaler.
Andrew A. Common, comme tous les amateurs, ne peut rivaliser avec les professionnels du XIX siècle, qui Deux mois plus tard, au début du mois de mars 1883, c’est fait: son image de la grande nébuleuse, posée cette fois-ci une heure, est définitivement meilleure que tous les dessins jamais réalisés, et elle montre des étoiles qu’aucun astronome n’a jamais vues!
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