Ragnarök raconté par La Völuspá
Inspirée de poésies et de chants plus anciens, est un poème de soixante-six strophes, composé par un poète anonyme. Dans une Islande en voie de christianisation, le narrateur, une prophétesse-magicienne, qui conte l’histoire cyclique du monde « », écrivait le spécialiste de la Scandinavie médiévale Régis Boyer. L’oeuvre est ainsi particulière, parmi les sagas et autres récits de héros de la littérature médiévale scandinave : elle est prophétique. Si le Ragnarök est inévitable, c’est parce que les dieux se parjurent – un acte déshonorant qui conduit au meurtre de Baldr, fils d’Odin et divinité de la beauté et de la pureté. Dans ce monde désormais corrompu, la dérégulation du cosmos s’amorce : deux loups avalent le soleil et la lune, provoquant le Fimbulvetr, le « Grand Hiver ». Puis un violent tremblement de terre brise les liens magiques maîtrisant les créatures du Chaos… L’équilibre des forces assurant l’ordre et la justice est rompu. S’engage alors la bataille où chaque dieu affronte un adversaire du chaos en combat singulier, mais que tous savent perdu d’avance. Ainsi s’achève le monde, dans un incendie dévastateur… Jusqu’à ce qu’émerge « », révèle la . Baldr ressuscite et les rares dieux qui ne se sont pas désavoués réapparaissent. Seul rescapé de l’espèce humaine, un couple sort de sa cachette pour repeupler ce nouveau monde. L’Arbre du Destin du monde, Yggdrasil, a vacillé, mais n’a pas été abattu.
