Un monde en équilibre

De part et d’autre du Nil, cordon nourricier qui traverse le désert, la vie s’écoule au rythme des eaux. Parce qu’elle assure la pérennité de la civilisation pharaonique, la crue annuelle du fleuve règle le quotidien des Égyptiens, organise leur calendrier et façonne leur représentation du cosmos. Les textes religieux, funéraires, magiques ou littéraires parvenus jusqu’à nous révèlent ainsi une conception cyclique de l’Univers, à l’image de cette crue, de la course des astres ou du passage des saisons, dans un éternel processus de recommencement. Dès les Textes des pyramides, l’apparition des deux termes et , représentés l’un par le disque solaire, l’autre par le signe de la Terre, reflète la manière singulière dont ce peuple appréhende le temps qui passe : « souligne Nadine Guilhou, spécialiste de la mythologie égyptienne. »