GARE AU SILURE !
Didier Macé n’aurait pas pu effacer ce souvenir de son esprit. Il y a une vingtaine d’années, à bord de son bateau sillonnant la Loire, il attrapait son premier silure. « Je l’ai eu totalement par hasard », assure ce pêcheur professionnel, quinquagénaire au visage rond et à l’air assuré, le genre de type qui ne lâche pas le morceau.
Deux décennies plus tard, se promenant dans son embarcation métallique sur l’eau claire du marais de Mazerolles, au nord de Nantes, il s’adonne à la pêche au silure. Silurus glanis, cet impressionnant poisson d’eau douce, un rien effrayant avec sa large bouche, est progressivement devenu partie intégrante de son activité. « Pourtant, il y a dix ans, dans ce marais, il n’y en avait pas », se souvient-il, une main sur le gouvernail. L’animal serait remonté depuis l’Erdre, rivière s’écoulant dans le département de la Loire-Atlantique, et aurait pris ses quartiers dans cet espace naturel sensible, avec son aisance habituelle.
Si le pêcheur a trouvé grâce à lui un moyen d’élargir ses prises, le silure est loin de s’attirer les faveurs de tout le monde. Le président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) locale l’accuse de s’attaquer aux poules d’eau du marais. Un peu plus loin, aux abords de la Vilaine ou de la Loire, on le qualifie de lourde nuisance pour les autres espèces de son milieu, car il se situe au sommet de la chaîne alimentaire des eaux douces.
Il faut dire que le poisson a surgi dans les cours d’eau français à
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