BERNARD-HENRI LÉVY 7/ RETOUR MOUVEMENT EN LIBYE
NEUF ANS APRÈS L’INTERVENTION FRANÇAISE POUR CHASSER KADHAFI, LE PHILOSOPHE RETROUVE UN PAYS PLUS DIVISÉ QUE JAMAIS
Il y a un mois et demi, la mission d’appui des Nations unies se disait horrifiée par des informations sur la découverte de charniers dans l’ouest de la Libye, certains à Tarhouna, que les forces gouvernementales venaient de reprendre au maréchal Haftar. Parti saluer les démocrates d’un pays pour lequel il s’est tant battu, espérant encore et toujours la défaite des islamistes radicaux comme des nostalgiques de Kadhafi, BHL s’est rendu sur ce champ d’exécution. Une visite qui aurait pu se transformer en piège. Ce qui ne l’a pas empêché de continuer son chemin, contrairement à ce qui a été annoncé.
L’aventure n’est pas banale.
Vous roulez sur une mauvaise route de l’Ouest libyen, entre Misrata et Tripoli, où les combats faisaient rage, il y a quelques semaines encore, lors de l’offensive lancée, depuis l’est, par le maréchal Haftar.
Vous venez de découvrir, à Tarhouna, un immense « killing field » où a été exhumé, le 10 juin dernier, un charnier de 47 hommes, femmes et enfants, certains les mains liées derrière le dos, dont l’assassinat est attribué à des groupes de miliciens favorables aux forces de l’Est.
MALGRÉ LES INJURES ANTISÉMITES, MALGRÉ LES TIRS CONTRE SON CONVOI, L’ÉCRIVAIN N’A PAS RENONCÉ À SON RÊVE D’UN PAYS LIBRE ET UNI L’APPEL AUX LIBYENS DE BONNE VOLONTÉ
Vous repassez par un carrefour que rien ne distinguait, une heure plus tôt, de tous les carrefours de toutes les villes libyennes, avec leur square pelé, leurs palmiers décharnés, leurs lampadaires branlants où s’adossent, pour fumer, les jeunes oisifs du quartier, les carcasses de voiture abandonnées sur le trottoir, les poubelles qui débordent.
Et voilà que vous vous trouvez face à un groupe d’hommes en armes et uniforme sable, entourés de civils eux-mêmes munis de kalachnikovs et vociférant des insultes, qui commencent à tirer en hurlant «chien de juif » tandis qu’un pick-up, équipé d’un de ces canons antiaériens de 14,5 mm qui vous coupent un blindé en deux, se met en position sur
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