Les soutiers de la mondialisation
«Le virus du camion, tu l’attrapes une fois mais tu le gardes toute la vie», dit un proverbe routier. Nul doute , consacrée au «monde des routiers». Il l’a amplifiée, développée, actualisée, historicisée, jusqu’à constituer une somme vivante sur le sujet. On saura donc tout de ce métier de chauffeur routier (et chauffeuse: une place importante est réservée aux femmes, avec d’émouvants portraits) depuis sa naissance à l’aube de la Première Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui. Après avoir fait un temps les délices de la pop-culture, après avoir engendré une forme d’estime (symbolisée dans les années 70 et 80 par l’émission sur RTL), le métier de routier est retourné à son invisibilité teintée de mépris social. Pourtant dans son rapport au temps et à l’espace, dans son approche à la fois sentimentale et technique à la machine, l’industrie du camionnage est révélatrice du monde contemporain, jusqu’à son obsession écologique. Raspiengeas nous apprend ainsi que «les chercheurs de l’Ecole polytechnique de Lausanne ont breveté un système pour capturer 90% du CO à la sortie du pot d’échappement et le recycler sous forme liquide en séparant l’eau du gaz».
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