Au Portugal, la ruée vers l'or blanc
Du seuil du tipi, la vue sur le Peneda-Gêres, seul parc national du Portugal et réserve de biosphère pour l’Unesco, est à couper le souffle. Les pentes granitiques de la serra plongent dans les eaux cristallines du barrage de Paradela, en contrebas de hauts plateaux tour à tour boisés et pelés, terrains de jeu des meutes de loups et des hardes de garranos. Plus loin serpentent des gorges vertigineuses sur lesquelles veillent les aigles royaux. Ce spectacle, Vítor Barroso Afonso le contemple depuis cinq ans et son installation à Fiães do Rio, pittoresque hameau de 70 âmes, ses corps de ferme en pierre de taille et ses espigueiros – greniers à céréales montés sur piliers – typiques du Minho (nord du pays). Sur la terre de ses ancêtres, cet enfant de Portugais né en banlieue parisienne a installé un camp d’écotourisme, avec ses yourtes, sa « tanière au loup » perchée dans les arbres. Et son tipi, donc. Crise de la quarantaine ? « L’envie d’un retour aux racines, plutôt ; celles de mes parents, bien sûr, mais aussi celles d’une vie à la campagne, plus saine, respectueuse d’une nature sacrée », détaille cet ancien ingénieur en environnement.
Mais le rêve d’une vie pourrait bientôt virer au cauchemar, emporté par la ruée vers « l’or blanc », encerclé par les projets de mines de lithium qui promettent de creuser les montagnes alentour jusqu’à 300 mètres de profondeur. Autour de la petite ville de Montalegre et de son, se désole Vítor
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