ACTE IV, SCÈNE 3
La famille, pourtant, ne renonce pas. Elle fait d’abord paraître en mai 1938 en gras et au centre d’une page d’ d’ et de : «ETTORE!» et, en dessous, cette phrase: «Ta maman et tes frères angoissés attendent anxieusement de tes nouvelles.» A ce moment-là, le dialogue privé est privilégié; mais, sans résultat, ses parents sont contraints de se tourner vers l’opinion publique. , un «QUI L’A VU?» accompagné d’une photo du jeune Ettore est publié. Un signe particulier est aussi exposé au grand jour, celui d’une cicatrice sur le dos d’une main. Le 10 juin 1938, dans le , la jolie somme de 30’000 lires est promise à qui donnera des nouvelles d’Ettore. Un mois plus tard, il sera question dans ce même d’une cicatrice qui a nécessité 40 points de suture sur la cuisse (après un accident de voiture survenu en 1927). «A l’époque, on ne voyait pas les jambes, même à la plage, s’étouffe Stefano. Pourquoi ce genre d’information? Parce que les Majorana s’adressaient à un certain milieu… Au milieu homosexuel.» Une thèse qui lui a valu les foudres de sa parenté, après publication dans le journal en 2017: «L’homosexualité n’est pas la seule cause de son éloignement, mais l’une des raisons pour lesquelles le clan familial a tant tenu à garder le secret.» L’autre raison avancée par Stefano pour dissiper le mystère est aussi polémique: «Ettore était atteint du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. Ces personnes souffrent notamment de difficultés à s’adapter aux changements d’environnement. Sa mère et ses frères redoutaient son transfert à Naples.» Quant à sa mort, elle ne serait liée à aucune de ces particularités: «Pour moi, dit-il, il a été tué par le “feu ami”» Comprenez, la mafia.
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