Et paf, le chien

C'est l'histoire d'un homme et de son chien. Le chien meurt à la fin, mais ce n'est pas un ; tout. Publié chez Stock, ce récit ne cherche pas à surprendre, mais à raconter, simplement, l'amour aussi beau que banal entre l'auteur, Cédric Sapin-Defour, et son bouvier bernois Ubac. De l'adoption à l'adieu, le riche monologue décortique chaque soubresaut d’émotion, chaque questionnement intérieur d'une plume habile et opulente. Au fil du texte, des divagations à la abordent des questions comme la place de l'humain dans la nature, se brouillant parfois en tangentes raciales et technophobes un poil naïfs. Heureusement, les épisodes de vie anodins qui font la force du récit sont privilégiés. Dans ces tableaux universels, chacun se reconnaîtra un peu, qu'on soit parent de caniche, de pitbull ou même de petit humain. C'est court, touchant, inoffensif comme une photo de chiot apparaissant dans un flux Instagram, ce type d'image que les internautes surnomment «eye bleach». est plutôt une eau de Javel pour l’âme, un remède décapant au cynisme par cynophilie, dont un monde désabusé et en carence de joies simples raffolera.