Astronomie
s’amuse Antonio Cabrera, les yeux levés vers la voûte argentée du plus grand télescope optique du monde, le Gran Telescopio Canarias (GTC ou GranTeCan). A l’époque, il était déjà le chef des opérations scientifiques de cette installation spectaculaire accrochée au sommet d’une immense caldeira, à 2 400 mètres d’altitude, sur l’île de La Palma aux Canaries. Vu la température glaciale qui règne lors de notre visite, le principe fonctionne à merveille. Antonio Cabrera avance sous l’énorme mastodonte de fer et d’électronique. Celle qui permet aux 45 tonnes du GTC de tourner en douceur. C’est-à-dire toutes les nuits depuis 2009. Mais ce stress répété n’a pas entamé son enthousiasme. Par bien des aspects, ce jeune chercheur incarne parfaitement l’état d’esprit de l’Espagne. En dix ans, son pays est devenu l’une des plus grandes puissances mondiales dans le domaine se souvient Antonio Cabrera. Les grands télescopes sont extrêmement complexes, car constitués non pas d’un miroir, mais d’une mosaïque de miroirs parfaitement ajustés les uns aux autres. Un casse-tête d’électronique que seuls les Américains avaient, jusque-là, réussi à résoudre en construisant, dans les années 90, les télescopes hawaïens Keck 1 et Keck 2. Leurs surfaces réfléchissantes atteignaient chacune 10 mètres, soit 40 centimètres de moins que l’objectif annoncé par l’Espagne.
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