Souffle créateur
écrivait Malcolm Lowry. Le vent de l’inspiration ne touche pas seulement les écrivains. Il traverse aussi les artistes qui, dans un monde matérialiste, nourrissent de plus en plus le désir d’un arrachement à l’ordre de la matière. Jongler avec le vent ou l’idée du vent, c’est intégrer dans l’àuvre de nouveaux rapports à l’espace, à la nature, aux éléments premiers, au mouvement et même aux sons. C’est faire preuve d’esprit au sens premier du terme, puisque le mot « esprit » vient du latin qui signifie «souffle, vent», lui-même dérivé du verbe qui signifie «souffler». Au palais de Tokyo, à Paris, vient de s’ouvrir l’exposition de Tomás Saraceno, l’artiste par (« animaux des plages », en français). Construits à partir de tubes en PVC, de tiges de bambou et de serre-câbles, pourvus de voiles en Dacron, ses fabuleux squelettes animés sont mus par la seule force du vent. On a pu voir l’une de ses étranges sculptures au palais de Tokyo, il y a trois ans, dans le cadre de l’exposition Strandbeest expliquait-il alors. Chaque été, Theo Jansen fait évoluer ses gigantesques créatures sur la plage de Scheveningen, sa ville natale, ou sur une plage du bout du monde. Il se pose ainsi en digne héritier de Léonard de Vinci et ses machines volantes, et de Jean Tinguely et ses sculptures cinétiques.
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