SCULPTEUR D’ESPACE
« Je réalise mes architectures en me demandant comment je pourrais concevoir des choses qui restent gravées dans l’âme des hommes pour l’éternité. » À 77 ans, Tadao Andô s’interroge toujours sur le pourquoi Il travaille sur la lumière comme matériau principal : Plus qu’un métier, c’est donc une mission qu’il se donne, après un tour du monde initiatique dans les années 1960, faisant suite à une carrière de boxeur professionnel. Il semble sculpter l’espace, de vide et de plein, à grands traits géométriques de béton poli, aux allures de pierre érodée. Tactile, il convie le vent, les saisons, la nature et place l’homme au centre. De ses travaux, on ne peut tester, à Paris (lors des Journées du patrimoine, par exemple), que l’espace de méditation édifié pour célébrer le 50e anniversaire de l’Unesco. Au-delà de la simplicité et de l’épure de cette forme cylindrique, Tadao Andô en a fait une oeuvre symbolique en utilisant du granit irradié provenant d’Hiroshima. L’importante exposition au Centre Pompidou montre, explique, décortique ses réalisations déterminantes, dans une véritable enquête sur les défis relevés depuis un demi-siècle par l’architecte, dans une scénographie signée du maître lui-même. La maison Azuma, à Sumiyoshi (1976), l’Église de la Lumière, à Ibaraki (1989), ou encore la Bourse de commerce, à Paris (en 2019, pour la Fondation Pinault)… La rétrospective met l’emphase sur les principes de création de l’architecte, comme son usage du béton, la prééminence donnée aux volumes ou l’intégration des éléments naturels. En 180 dessins, 70 maquettes originales et une série de photographies de Tadao Andô inédites.
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