SOUS INFLUENCES NIPPONNES
TADAO ANDO, LE CERCLE DE LA VIE
« Il faut que l’architecture accueille la joie de vivre des hommes. Sinon notre corps n’est pas attiré vers elle », souligne Tadao Ando à propos de sa plus grande réalisation parisienne qu’est la Bourse de Commerce – Pinault Collection. Il donne à ce bâtiment vieux de quatre siècles une nouvelle dimension de musée contemporain, tout en ravivant son passé. En plaçant dans sa rotonde un cylindre de béton, neuf mètres de haut et trente de diamètre, il met en exergue par contraste les différentes strates de l’histoire architecturale de cette ancienne halle au blé. Empruntant la rampe ascendante qui encercle cette colonne, le visiteur évolue au plus près des murs intérieurs jusqu’aux fresques de la coupole. Ce dispositif spatial hypnotique « le soustrait de ses repères, pour mieux l’inviter à entrer dans une autre dimension, celle de la présence à l’oeuvre, à soi ». François Pinault, commanditaire, précise « Par cette forme géométrique pure, un cercle dans un cercle, il a réussi le tour de force de créer un nouveau monde à l’intérieur de cet édifice ». Tadao Ando, autodidacte et prix Pritzker, plus haute distinction en matière d’architecture, ajoute à ses grands principes : utilisation du béton lisse, volumes simples et vide structurant, la convocation d’éléments naturels. La lumière joue un rôle crucial. Il l’obstrue pour mieux l’inviter, la guide, modelant son intensité. De sa première maison aveugle sur la ville et ouverte sur cour à Osaka en 1976, à l’Église de Lumière d’Ibaraki en 1989, dont l'un des murs est transpercé d’une croix géante en verre, jusqu’à l’espace de méditation de l’Unesco en 1995, à Paris (visite sur rendez-vous), son approche est aussi physique que spirituelle.
KENGO KUMA, L’ARCHITECTURE-PAYSAGE
« », tels sont les propos introductifs du dernier ouvrage de Kengo Kuma, traduit aux éditions Arléa. À la tête de trois chantiers à Paris, fait rarissime, Kengo Kuma décline le principe fondamental de l’architecture japonaise reliant l’homme à la nature. « » Il reprend des traditions japonaises qu’il interprète à grande échelle, avec une prédilection pour les matériaux naturels. Pour la future gare emblématique du Grand » mais un paysage résolument urbain qu’il fluidifie, effaçant les limites entre le parvis, la toiture et le pont. À l’évocation du musée Hiroshige au Japon, pour lequel il avait envie de créer une architecture se fondant à la forêt voisine, il s’inspire de la circulation de l’air entre les arbres. Pour la gare Saint-Denis Pleyel, il retranscrit l’énergie générée par la diversité de la population environnante. Pour le musée Albert Khan, Kengo Kuma se concentre sur la réalisation d’un ni terrasse, ni galerie, mais un couloir bordé de jalousies de bois orientant la vue sur les jardins. « »
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