Dès la fin de leurs études, ces deux-là avaient fait le choix de la singularité. Costanza Rossi dans le cadre de sa formation à Venise, comme Aurélien Raymond à l’École nationale de Paris-Malaquais, avaient pensé, dans un premier temps, s’orienter vers l’architecture. Leur rencontre chez Fabrizio Casiraghi en a décidé autrement. « » s’est rapidement imposé comme la voie sacrée pour exprimer leur talent de scénographe. , la revue d’art », soulignent-ils. La fantaisie et la sophistication, liées à l’insouciance flamboyante de l’époque, les inspirent, comme la demeure royale Eltham Palace, modèle Art déco, située au sud-est de Londres, un repère référent. Détournant les codes bourgeois et dandy aristocrates de l’époque mixés à ceux de l’avant-garde des années 1970, chez Akademos le bois est en acajou verni. L’essence brille et s’associe à la douceur de l’Inox brossé, alors que le mobilier surdimensionné joue sur les rapports d’échelle et la sophistication. L’extravagance festive de cette époque s’illustre dans l’appartement de Costanza, dit le « Home Studio». Lieu de travail et de vie, cet ancien haussmannien s’est émancipé de ses origines XIXe pour adopter un style glamour cher aux deux créateurs. La ligne tendue des moulures brunes en acajou remplace le staff, le plancher sombre adopte la chromie du mobilier, la table basse « Barbara» se déploie dans un jeu d’emboîtement hors d’échelle, les ouvertures des portes se soulignent de cadres et une tête de lit s’habille d’une tenture en laine imprimée, le velours fait vibrer l’assise du canapé… Dans cet écrin de laque aux surfaces vernies, le reflet et les brillances, omniprésents, jouent sur la réalité augmentée, repoussant les murs à l’infini. Plus loin, dans le séjour, un miroir de six mètres de large s’additionne aux effets d’optiques, un plateau de verre se superpose sur la table de repas et les mosaïques noires du sol de la cuisine aimantent la lumière. La cave à liqueur « Elsa» s’impose sur ses larges pieds en Inox, une boîte aux angles facettés jouxte deux meubles « Totem» rayés, placés en symétrie entre le séjour et la salle à manger, peaufinant le décor. L’esprit baroque d’une mise en scène assumée croise les influences dans un jeu de construction composé. Si les architectes ont préféré s’attacher aux intérieurs plutôt qu’à la pratique de la construction pure, leur signature rappelle un sens inné de la ligne et du dessin. Du choix des matériaux à celui du lustre, du parfum de légende que l’atmosphère infuse à un croisement de style maîtrisé, tout ici répond à un plan précis, à la ligne et au jeu graphique près
