Claire Berest RIEN N’EST NOIR
Conviée à une soirée donnée par Tina Modotti, aventurière et photographe italienne de grand talent, la narratrice du nouveau roman de Claire Berest observe avec attention les allées et venues d’un homme laid et gros, à la carrure de mastodonte. Il s’appelle Diego Rivera. Il est le peintre le plus connu du Mexique. La jeune invitée, elle, se nomme Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón. Elle a 20 ans. Elle est « belle et bancale comme la cathédrale du Zocalo ». Elle a une
« tête de terre cuite », des sourcils épais d’effrontée, le feu en elle, des envies d’en découdre. La demoiselle repose sur des jambes de « papier mâché ». Elle n’est pas encore totalement remise de l’« Accident » de bus qui a salement mis son dos à mal, qui l’a figée à l’hôpital pendant des mois. Elle a vaillamment recommencé à marcher trois mois après. Désormais, elle ne porte plus de corset, boit sec et a le verbe haut. Frida aurait pu être médecin, elle sera peintre parce que ça la soulage, que ça l’aide à lutter et parce qu’elle déborde de talent. Elle connaît le travail du camarade Rivera depuis un moment, elle l’a déjà interpellé en public. Le maître ne l’impressionne pas, elle est prête à l’affronter. Elle a même affirmé crânement qu’elle aurait un enfant avec lui. Elle va devenir Frida Kahlo de Rivera, découvrir les États-Unis, le corps des femmes blondes. Entrer dans la légende et porter d’un bout à l’autre Rien n’est noir, le livre de Claire Berest.
I MEXICO, 1928
Bleu
Électricité et pureté.Amour. Distance. La tendresse elle aussi peut être de ce bleu-là.
Journal de Frida
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