Au nom des peuples
Dans les années 1990, l’avenir semblait radieux. La chute du mur de Berlin, puis du communisme, inaugurait le triomphe de la démocratie universelle. Trente ans plus tard, les régimes « illibéraux » triomphent à Budapest, Varsovie, Bratislava… comme autant de vieilles lunes. Leurs racines sont anciennes, explique Roman Krakovsky, depuis le mouvement populisteau xixe siècle, jusqu’aux régimes communistes, en passant par les mouvements agraires. Dans ces pays longtemps agricoles, où les peuples ont constitué des minorités au sein des Empires ottoman, russe et austro-hongrois, la paysannerie, ensuite détrônée par la classe ouvrière, sera le ciment de ce nationalisme. Si le populisme y trouve un nouvel écho, c’est que l’insécurité géopolitique (globalisation, affirmation de la puissance russe et faiblesse de l’Europe), l’effondrement de la natalité et la crise des réfugiés nourrissent l’« (Kundera) de ces nations. Dès à présent, ajoute l’historien, cette poussée populiste constitue un sérieux pour le reste du continent.
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