BOIS grandeur nature

Dans cette Italie de carte postale, où les surprenants reliefs des Dolomites et les hauts sommets des Alpes font la farandole aux frontières de l’Autriche, leur projection contemporaine a hérissé des montagnes de réticence. , sourit aujourd’hui Verena Mutschlechner, fille des propriétaires. Avec eux, sans compter a décroché, en 2015, le premier prix du Tyrol du Sud de « construction dans le monde du travail ». Symbiotiques dans la forme et le fond, ces volumes sont de la bien belle besogne. Bardés de planches verticales de mélèze local, avec un traitement écologique qui contribue à leur donner la couleur du temps, non seulement l’édifice subtilement étagé se fond dans le paysage, mais il y laisse une empreinte à peine lestée par sa dalle de béton. Pendant qu’un système solaire fournit l’eau sanitaire, le bâtiment brave les intempéries grâce à un poêle à bois qui diffuse ses calories par le sol, le tout optimisé par un ventilateur récupérateur de chaleur. L’eau ? Elle provient d’une source naturelle, abondée par un large réservoir souterrain dont l’eau de pluie arrose les plantations, tout en abreuvant les toilettes. Quant à la double fonction de cette architecture vernaculaire, la circulation entre la partie à vivre, le potager, l’étable et la grange est fluide, s’harmonisant au gré d’usages bien pensés. Alors qu’une entrée couverte et un patio jouent les passerelles, trois espaces extérieurs multiplient les traits d’union, sans compter un escalier aérien qui lévite des chambres des occupants aux studios réservés aux enfants en visite. Atavisme visible, jusqu’à un banc en feutre ou un bol en bois: être en osmose avec l’environnement.