ARTISTIQUE PAR ESSENCE
Dans une des galeries d’Europe qui mettent en avant son travail, l’exposition de son talent singulier s’intitulait « Argent sauvage ». , explique Gabi Veit, qui pousse volontiers cet élan précieux jusqu’à l’oxydation. Loin du Japon et, commente la créatrice, en soulignant sa fascination pour le « wabi-sabi ». Associé au bouddhisme zen, ce concept célèbre les choses modestes et humbles, impermanentes et incomplètes. Dans l’ancienne buanderie du logis qu’elle partage avec son compagnon, aux abords de Zurich, son atelier d’artiste démontre pareille esthétique de l’humilité, poussée à la perfection. Il aura fallu deux ans de travaux, et autant de coups de main amicaux, pour remettre sur pied cette construction de guingois, percluse d’humidité en bord de rivière. Sous couvert de matériaux vernaculaires, c’est à peine si le feuillage laisse deviner cette modernisation subtile, qu’un bandeau de verre prolonge d’une extension. À l’intérieur, l’intemporalité éclate avec la même sophistication grandeur nature, dont l’harmonie chaulée et boisée magnifie trois espaces de poche. Dès le showroom, à l’entrée, une table de soudure et son tabouret vintage accueillent ses œuvres quand elle n’est pas à l’ouvrage, pendant que le four d’époque improvise un élégant présentoir. Brute, une pierre locale inspire un marchepied vers la nouvelle partie de l’espace, élevant jusqu’à la charpente une lumineuse galerie. D’une volée de bois, puis de métal, un escalier mène, lui, à une mezzanine de travail décloisonnée ; étayant les poutres originelles, sa trame contemporaine ouvre plein cadre sur la galerie. , se félicite Gabi Veit. Et d’ouvrir la fenêtre, histoire de (re)cueillir un nouvel appel d’air et de nature.
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