BOULIMIQUE DE TRAVAIL, IL NE DORT QUE CINQ HEURES PAR NUIT DEPUIS SON ADOLESCENCE
« Oui,Monsieur!Bien,Monsieur ! » Dans sa cuisine, vous n’entendrez rien d’autre. Guy Savoy a horreur du mot chef. Rien de militaire dans sa conception d’une brigade. Depuis son passage sur les terrains de rugby de Bourgoin-Jallieu, où il évoluait au poste de talonneur, il a gardé l’esprit d’équipe chevillé au corps et une devise : c’est ensemble, et grâce aux différences, qu’on avance. Derrière ses fourneaux, « Monsieur » peut pousser des coups de gueule mais l’orage passe vite. Chez Guy Savoy, il y a surtout de l’humain bienveillant, une envie contagieuse de partager des émotions fortes. Quand il apprend, fin novembre, que son établissement à la Monnaie de Paris est consacré meilleur restaurant du monde pour la quatrième fois consécutive, il craque, comme lorsqu’il avait reçu sa troisième étoile, en 2002. « Je me suis dit : “Putain, Guy, le travail, ça paye!”» Le film d’une vie défile en quelques secondes. Il se remémore les tombereaux d’efforts fournis, l’abnégation, la privation de temps libre. Il pense à ses maîtres, mais surtout à ses parents, deux « énormes bosseurs ». Et il fond en larmes.
Savoy. Le patronyme évoque la neige et les sapins. Comme dans un conte de Noël. Une belle histoire qu’il faut débuter
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