A PARIS, LE CAMP DE LA HONTE
Dans le Nord-Est parisien, tous les clignotants sont au rouge. Sur 350 mètres, la frontière entre la capitale et la Seine-Saint-Denis a pris des airs de favela. Réfugiés sous statut, demandeurs d’asile ou déboutés de l’Administration, ils sont tous « logés » à la même enseigne. Celle des tentes fragiles, des cabanes de tôle et des immondices. Il faudrait 30 000 places d’hébergement de plus, selon les associations. A la rue, ils sont livrés à un autre fléau : le trafic de drogue. La sinistre « colline du crack » de la porte de la Chapelle s’est reconstituée à leurs pieds. L’Etat promet de procéder au démantèlement du camp d’ici à la fin du mois. Ce sera le 60e en Ile-de-France depuis 2015.
Pour Mislat, la fin du voyage ressemble à un cul-de-sac. La trentenaire a fui l’Erythrée avec un nourrisson il y a six ans. Elle est restée bloquée en Libye pendant vingt et un mois, avant de pouvoir gagner la France à la fin de l’année 2019. Dans le campement, elle fait partie des derniers arrivés. La plupart des autres réfugiés sont issus
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