Rachida Dati A NOUS DEUX, PARIS !
Il y a du panache dans ce regard d’ébène. Lorsque Rachida Dati s’engage dans la bataille, en novembre, son camp n’y croit déjà plus. La raclée macroniste aux européennes est passée par là. Mais la tranchante maire du VIIe ne s’avoue jamais vaincue. L’institut Odoxa lui promet désormais 20 % des voix, trois points de moins que la maire sortante, mais nettement plus que Benjamin Griveaux, le fidèle d’Emmanuel Macron. Elle a contre elle un parfum tenace de dilettantisme et une enquête judiciaire du Parquet national financier. Mais, à son actif, une envergure nationale et une combativité admirée y compris par ses détracteurs. Elle en aura besoin pour relever le défi qui l’attend : mettre fin à près de vingt ans de défaites de la droite à Paris.
Qu’il s’agisse de sa fratrie ou de sa formation politique, elle a toujours eu l’esprit de famille. Du baron gaulliste Albin Chalandon, qui lui a donné sa chance, jusqu’à Nicolas Sarkozy, qui a fait d’elle une ministre et une icône, la fille d’un maçon marocain et d’une femme au foyer algérienne n’oublie pas d’où elle vient. Alors, sur le terrain, la candidate en stilettos se veut le porte-drapeau d’une droite populaire et courageuse. Sa priorité : reconquérir les électeurs de l’Est parisien, a priori acquis à Anne Hidalgo. Avec la candidate socialiste, elle assume son désaccord sur (presque) tout. Même si elles ont en commun des origines modestes et le culte de la méritocratie républicaine.
RACHIDA, C’EST « MÊME PAS PEUR ». DEPUIS L’ENFANCE, ELLE SAIT QUE LES AUTRES NE L’AIDERONT PAS
Dans la cour de la préfecture de police de Paris, ce 8 octobre, le froid pique. Serrés sous un dais, des ministres, des élus venus rendre hommage aux quatre policiers arrondissement. Soudain, elle fléchit. Elle murmure quelques mots à son voisin qui, aussitôt, passe ses bras sous ses coudes et la soutient.Victime d’un malaise, elle ne veut pas faiblir. A demi évanouie, les mâchoires serrées, elle résiste, portée par cet homme de haute stature, Philippe Goujon, maire du XV arrondissement et pilier de la droite parisienne. Le vertige surmonté, elle le remercie rapidement puis, regard fixe, port altier, se redresse. Impeccable. Rachida Dati déteste flancher. D’ailleurs, elle ne flanche jamais.
