YANNICK JAULIN RÉSISTER PAR LA LANGUE
l était une fois un petit garçon qui habitait une ferme en Vendée. Il ne parlait pas le français mais le patois local, le parlanjhe ou poitevinsaintongeais. Nous sommes dans les années 60, trois générations vivent sous le même toit, sans eau courante ni salle de bains. Lorsque le propriétaire, un baron, apparaît sur ses terres, le père et le grandpère du petit Yannick enlèvent leur casquette et disent « notre maître ». D’éducation catholique, le gamin est envoyé à l’école privée où il apprend le français en classe, tout en parlant le patois dans la cour de récréation. Comme il dit, en une sentence qui servira de titre à l’un de ses spectacles, « nous sommes
