L’ASCENSION PICTURALE
De l’infiniment grand à l’infiniment petit, Fabienne Verdier écoute et interprète les pulsations du monde. Proche de la calligraphie, qu’elle a étudiée auprès de maîtres chinois reconnus, son art donne à, le Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence… C’est au cours d’un séjour à Aix, justement, que Bruno Ely, conservateur du musée Granet, entraîne l’artiste sur les pentes de la montagne Sainte-Victoire. Germe alors l’idée de sortir de l’atelier pour se confronter directement au motif. Et quel motif! Territoire cézannien par excellence, la Sainte-Victoire met Fabienne Verdier face aux mêmes défis que s’était fixé Paul Cézanne. Aujourd’hui comme alors, il s’agit de renouveler sa relation au paysage, de gravir la « montagne de l’esprit ». Un véritable laboratoire mobile est créé, appelé « atelier nomade », permettant à Fabienne Verdier de travailler in situ. Soumise au vent, à la pluie et au soleil, l’artiste produit intensément. Arpentant les hauts lieux cézanniens, les carrières de Bibémus, les sentiers de la montagne mythique, elle réalise dessins, gouaches et toiles qui mettent en évidence la géomorphologie, les forces en mouvement de la roche et des arbres. D’une éblouissante instantanéité, les œuvres nées de cette expérience initiatique sont présentées cet été dans le cadre de la première rétrospective consacrée à l’artiste à Aix-en-Provence, au musée Granet, au Pavillon de Vendôme et à la Cité du livre.
