FAIRE DANSER LA PEINTURE
extraire une essence profonde. Telle une archéologue de la nature, Virginie Hucher cartographie dans ses œuvres grand format les mondes végétal et minéral qu’elle observe au cours de ses longues promenadesprécise-t-elle. Des lignes, des formes organiques s’inscrivent à même le paysage, suivant une chorégraphie spontanée, nées d’un bâtonnet, d’une brindille, d’un caillou trouvés en chemin. Autant d’empreintes impulsives et éphémères, figures totémiques tracées de vides et de pleins, qui ressemblent à des trésors enfouis, mis à nu par la plasticienne. De retour à l’atelier, imaginé comme une cabane à l’orée d’une forêt, Virginie Hucher change d’échelle et, en musique, retrace les volumes sur ses toiles. Les coups de pinceau marquent la cadence, imposent un rythme qui semble transcrire l’énergie du corps, la fluidité de la danse. Les formes, toujours généreuses, capturent dans les limites d’un cadre l’émotion, le souvenir d’un soleil couchant, d’un jardin voluptueux, d’un horizon, d’un bord de mer. Un pas de deux qui se joue entre le trait, net, et la couleur, toujours subtile et changeante. Une palette personnelle, animée par des colorants et des oxydes naturels qui sont au plus près des ocres de la terre, des verts des végétaux, des bleus du ciel. S’y ajoutent des pigments collectés au hasard de ses pérégrinations, forêts, grèves, champs. Des nuances telluriques associées à un blanc « lumière », qu’elle n’a de cesse d’explorer. Son prochain accrochage, à la nouvelle galerie parisienne Amélie, Maison d’Art, fera dialoguer peintures et paysages pluriels avec les sculptures d’Emmanuelle Roule. À l’image d’un ballet en plusieurs actes.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits